PATAILLE SYLVAIN

  C’est dans les « petites » appellations comme Marsannay qu’on retrouve cette ancestrale solidarité entre vignerons qui a permis à Sylvain Pataille, œnologue-conseil reconnu pour son talent de vinificateur dans toute la Côte du Nuits (notamment au Château de la Tour, à Clos Vougeot) de s’installer…

En effet, l’histoire de Sylvain Pataille, étoile montante de la Côte de Nuits, montre qu’à Marsannay-la-Côte, on sait se serrer les coudes entre voisins. A l’heure où le foncier est de plus en plus rare et cher en Bourgogne, Sylvain Pataille a pourtant réussi à réaliser son rêve. D’un seul et unique hectare (en location !) en 1999, son domaine est passé à deux hectares en 2000 puis quatre hectares en 2001. 2002 a vu une grosse évolution avec le passage à dix hectares et surtout l’arrivée de belles parcelles. Aujourd’hui, il est l’heureux propriétaire de 14 hectares de vignes, sur les mêmes terres qui l’ont vu naître.

Véritable acharné de travail, Sylvain Pataille s’occupe de ses vignes avec une ardeur peu commune. Il le dit lui-même : une évolution pareille en quelques années, « ça use un homme« . Mais son acharnement a porté ses fruits. Aujourd’hui, Sylvain Pataille produit certains des meilleurs vins de l’appellation Marsannay. Depuis l’arrivée de son frère dans l’exploitation, et grâce à l’intervention d’adjoints compétents, Pataille a pu en 2008 certifier son domaine en bio et s’essayer à la Biodynamie car il a, d’après lui, atteint un niveau de réactivité et de maîtrise suffisant pour se lancer.

Il parle des élevages comme d’une « continuité de la vigne ». Il n’aime pas « brusquer le végétal« , et se définit comme une chef d’orchestre plus que comme musicien, même s’il ajoute modestement qu’il dit cela « pour faire l’imbécile« . « C’est pas toi qui doit guider ce qui est déjà programmé. C’est le climat, c’est l’année, c’est la plante. Nous on doit seulement essayer d’exprimer ce qui en ressort. On a un fruit magique, un fruit capable de mimétisme, de reproduire tous les arômes qui l’entourent. […] Je n’aime pas changer le millésime. »